En cette période de fin d’année, nos soldats doivent être soutenus sans condition.
C’est pour cette raison aujourd’hui que je leur dédie ces quelques lignes.
Sans distinction d’armes d’appartenance, mais c’est plus particulièrement à ceux qui se trouvent sur les théâtres d’opérations extérieures (OPX) que je m’adresse.
Le soldat de France exerce le plus noble des métiers, puisqu’il est prêt à sacrifier sa vie pour accomplir sa tâche. Il n’est en rien responsable de la situation qui le conduit à faire la guerre, seul les politiques de son pays sont
responsables.
Une cinquantaine d’années sépare ma génération du feu et celle de mon jeune ami d’aujourd’hui. Le soldat de France d’aujourd’hui
est-il plus près de la nation qu’auparavant ?...Je n’oserai répondre par l’affirmative. En toute objectivité, il me semble que notre combattant n’a pas la considération du peuple, des élus,
bref, de la Nation toute entière.
Essayons d’y voir d’un peu plus près à quoi ressemble notre «Rambo » .
Engagé volontaire puisque la conscription n’existe plus. Il est donc par définition un soldat de métier, avec tout ce que cela
comporte de risque.
Bien sûr, avant de partir pour des horizons lointains, il a reçu une instruction de base et une complémentaire pour la mission propre
à laquelle il a été désigné de participer.
Ses Chefs lui ont inculqué avec forte conviction qu’il partait défendre les valeurs de l’Occident, que la France était en danger, que
l’ennemi il fallait le combattre sur son territoire afin que le citoyen que je suis puisse continuer à dormir tranquille.
Pour cela, il reçoit une instruction particulière qui doit l’accoutumer tant soit peu, à l’ambiance du pays dans lequel il va vivre de
4 à 6 mois de son existence.
Le plateau de Canjuers, situé dans les contreforts du Haut Var, est parait-il un endroit
idéal pour une période de transition. Il s’habituera à la géographie locale, qui doit ressembler à son futur séjour chez les Afghans.
« Connaissant le plateau de Canjuers pour y habiter tout proche, je ne fais aucune relation géographique, avec l’Afghanistan que je ne connais pas
d’ailleurs. Le site est couvert de pin d’aleps, un cours d’eau poissonneux surveillé jalousement par un
garde local traverse l’espace vallonné du camp. Même en plein été, la température n’est jamais montée à 50° à l’ombre »….Serait-il déjà trompé ? Ou alors c’est moi qui ne reconnais
rien à l’art militaire. Peu importe, notre futur combattant, va pendant quelques jours, courir derrière un plastron en échangeant quelques balles à blanc et tout sera fait. Il est prêt pour le
grand départ.
Généralement celui-ci se fera de nuit, (peut-être afin d’éviter que la foule vienne saluer
les futurs héros, que les jeunes filles leur envoient des fleurs ? Là, j’arrête je fais erreur, je me trompe de siècle). Il embarquera dans
un avion cargo à Istres. Il n’aura pas oublié dans ses bagages son téléphone portable, son PC portable
afin de se brancher sur Internet dès qu’il aura trouvé une prise électrique afin de rendre compte sur la toile de ce qu’il aura vu et surtout de ce qu’il n’aura pas vu. Il aura branché au moment
de partir les oreillettes de MP3, dont la musique qu’il aura choisi, lui fera penser à la mouquère qu’il va trouver là-bas et qui lui dansera la « danse du ventre » pendant ses heures
de repos.
Il sait aussi, puisqu’il a été instruit pour, qu’il va combattre le « Taliban », mais le méchant pas le bon ! Comment
va-t-il le reconnaitre ? Ses chefs lui ont dit : Il porte une djellaba, sa tête est enrubannée, il est généralement barbu et il se peut
qu’il soit armé….S’il te tire dessus, c’est un méchant, tu peux alors riposter. Bien sûr il a conscience que le jeu est dangereux, mais il a 20 ans,
la chose ne peut arriver qu’aux autres.
Sur place, en l’espace de quelques jours, il va vite apprendre et surtout oublier ce qu’il a apprit ou vu : L’Afghanistan
n’est pas Canjuers. La chaleur torride est insupportable lorsque l’on crapahute avec une charge de 60 kg sur le dos, il n’a jamais vu la danseuse du
ventre, il ne sait plus qui est le bon ou le méchant Taliban, son copain, au jeu du hasard de la guerre a perdu la vie. Il se retrouve là, dans cette galère, espérant que son séjour en terre
musulmane ne fasse pas plus de dégât. Il se rassure malgré tout. Il pense qu’en métropole les Français ont une pensée pour lui et que lorsqu’il
rejoindra sa résidence, il sera reçu comme un héros, qu’il pense être.
IL défilera, son Chef le décorera d’une médaille, qui avec les ans, il l’oubliera dans le placard, son camarade qui a perdu la vie,
lui aura la plus belle, normal, il faut bien que la famille est un souvenir impérissable. Son Chef ne se sera pas oublié. La sienne lui permettra de continuer à donner des ordres, en espérant ne
jamais se tromper.
Après quelques nouvelles péripéties, son séjour arrive à terme. La cerise sur le gâteau ! Il apprend qu’avant de rejoindre la
mère patrie, il a droit a un séjour de « reconstitution » de 4 jours dans un somptueux hôtel
de Chypre (piscine – sauna – farniente) parmi la clientèle de l’hôtel. L’Etat français sait reconnaitre les siens, la preuve !
Ce petit séjour récréatif terminé, cette fois c’est l’envol vers la
métropole où il espère rapidement retrouver les siens. Erreur, il y a la séance chez le psychologue! Là, mystère sur les entretiens car si je savais que qu’il se disait, ce serait moi le psy !
Après tout ceci, notre combattant, le vrai cette fois, ira rejoindre les siens pour quelques jours de détentes. Ensuite, hélas notre vaillant combattant devenu inutile pour la nation ne sera pas reconduit, il n’aura pas franchi l’obstacle qui lui permettra de prendre du galon. Il rejoindra les rangs des demandeurs d’emplois, avec sa spécialité d’ingénieur des buissons (lire voltigeur
de pointe) il n’est pas prêt d’être recyclé par la nation, malgré qu’il a participé activement à retarder l’envahissement de notre patrie….Il a 24 ans !
Notre devoir est de ne pas laisser sur le bord de la route notre compagnon d’armes. Pourquoi les minorités visibles sont –elles plus
considérées que nos militaires ?
Chardon
Varois
PS : Vous pensez que dans ces quelques lignes, il y a exagération, extravagance, utopie ?
Peut-être, mais ce n’est que le recueil
des récits qui me sont parvenus, au cours de quelques conversations sur le sujet.